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Des soldats nord-coréens ont brièvement franchi la frontière

Des soldats sud-coréens ont effectué des tirs de sommation à la ligne de démarcation militaire entre les deux pays (archives). © KEYSTONE/AP/AHN YOUNG-JOON
Des soldats sud-coréens ont effectué des tirs de sommation à la ligne de démarcation militaire entre les deux pays (archives). © KEYSTONE/AP/AHN YOUNG-JOON
Des soldats sud-coréens ont effectué des tirs de sommation à la ligne de démarcation militaire entre les deux pays (archives). © KEYSTONE/AP/AHN YOUNG-JOON
Des soldats sud-coréens ont effectué des tirs de sommation à la ligne de démarcation militaire entre les deux pays (archives). © KEYSTONE/AP/AHN YOUNG-JOON


Publié le 11.06.2024


Des soldats nord-coréens ont franchi dimanche la frontière avec la Corée du Sud, provoquant des tirs de sommation de la part des militaires sud-coréens, a annoncé mardi l'état-major sud-coréen. Les soldats nord-coréens se sont ensuite repliés.

Des soldats nord-coréens travaillant à l'intérieur de la zone démilitarisée (DMZ) "sur le front central ont brièvement franchi la ligne de démarcation militaire", a déclaré l'état-major sud-coréen dans un communiqué. La zone démilitarisée sépare les deux Etats ennemis depuis 1953.

"Après que notre armée a diffusé des messages d'avertissement et effectué des tirs de sommation, ils se sont repliés vers le nord", a-t-il poursuivi. "Hormis la retraite immédiate des soldats nord-coréens après nos tirs d'avertissement, aucun mouvement inhabituel n'a été observé".

Les parties nord-coréenne et sud-coréenne de la DMZ, large de 4 km, sont lourdement fortifiées, mais la ligne de démarcation elle-même, située au milieu de la zone, n'est matérialisée que par de simples panneaux. Des accrochages entre soldats des deux camps qui y patrouillent y éclatent de temps en temps.

Ballons d'immondices

L'incident de dimanche est survenu alors que les relations entre Pyongyang et Séoul traversent une période parmi les plus tendues depuis des années. Les deux pays restent techniquement en guerre, le conflit les ayant opposés de 1950 à 1953 s'étant terminé par un armistice et non un traité de paix.

Pyongyang a envoyé ces dernières semaines vers la Corée du Sud des centaines de ballons lestés d'immondices, dont des mégots de cigarettes, du papier hygiénique et des excréments d'animaux.

Le régime nord-coréen dit riposter à l'envoi vers le Nord par des associations de transfuges, également par ballon, de tracts hostiles au dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et à sa famille, de billets de banque américains et de clés USB, contenant de la k-pop et des séries sud-coréennes. Séoul ne peut légalement empêcher ces envois.

Au début juin, le gouvernement sud-coréen a totalement suspendu un accord militaire conclu en 2018 pour réduire les tensions et a recommencé à émettre de la propagande par haut-parleur le long de la frontière, en représailles aux ballons d'ordures.

La Corée du Nord, qui avait pour sa part déjà jeté l'accord de 2018 aux oubliettes l'an dernier, a mis en garde Séoul contre "une nouvelle crise".

Duels sonores

Selon l'armée sud-coréenne, le nord est actuellement en train d'installer, lui aussi, des haut-parleurs de son côté de la frontière, laissant présager d'intenses duels de propagande hurlante. Ces duels sonores étaient fréquents depuis les années 1960, mais avaient été suspendus en 2018 à l'occasion d'un réchauffement des relations.

La décision d'abandonner l'accord de 2018 et de rebrancher les haut-parleurs pourrait être lourde de conséquences, si l'on en croit les précédents.

Se plaignant de l'envoi de tracts de propagande contre son régime depuis le Sud, la Corée du Nord avait en 2020 coupé tous les liens officiels de communication militaire et politique avec son voisin et démoli à l'explosif un bureau de liaison intercoréen situé de son côté de la frontière.

Le Nord a également menacé dans le passé de tirer au canon sur les haut-parleurs sud-coréens s'ils n'étaient pas éteints.

L'abandon de l'accord de 2018 signifie également que l'armée sud-coréenne peut reprendre les exercices à munitions réelles près de la frontière.

Cet accord était le fruit d'un rapprochement intercoréen promu par le président sud-coréen de l'époque, Moon Jae-in, qui avait rencontré Kim Jong-un à plusieurs reprises.

En 2020 le Parlement sud-coréen avait adopté une loi interdisant d'envoyer des tracts de propagande vers le Nord. Mais la cour constitutionnelle a invalidé le texte l'an dernier, en jugeant qu'il violait la liberté d'expression.

ats, afp

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