Le nucléaire ne fait plus peur?
Francis Maillard, Marly
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Depuis quelque temps, on reparle du nucléaire, qui a semé la mort en 1945 à Hiroshima et Nagasaki. La question que se posent spécialistes et politiciens est de savoir si cette source d’énergie ne devrait pas être «réhabilitée» afin d’aider à combler le déficit énergétique qui menace (lire à ce sujet La Liberté du 2 avril, «C’est le printemps du nucléaire»). Ces gens ne sont pas les premiers à se manifester.
En novembre 2022, dans un courrier de lecteurs, le soussigné relevait que le Japon, théâtre de la catastrophe de Fukushima en 2011, encourageait le retour du nucléaire. Les progrès de la science ont beaucoup apporté au niveau de la révision des normes de sécurité et de la gestion des déchets. De plus, l’accident de Fukushima n’aurait, semble-t-il, causé aucun mort du cancer. Les victimes auraient surtout péri dans les flots ou dans les décombres, mais pas irradiés.
Au parlement fédéral, lors des récents débats sur «le renforcement de la souveraineté énergétique» (lex Rösti), quelques parlementaires, déçus par la lente progression de certaines énergies (solaire, éoliennes, etc.) n’ont pas exclu la possibilité de réexaminer un retour du nucléaire, encouragés qu’ils sont aussi par l’initiative pronucléaire déposée avec 129 000 signatures. Le retour du nucléaire ne se fera pas du jour au lendemain. Quels que soient les réels progrès de la science, la crainte de l’énergie atomique subsiste encore dans l’opinion publique. Mais, qui sait, les petits pas pourraient devenir plus grands et incisifs, et la peur d’une pénurie d’énergie supprimer les craintes.